Nikopol
Clap de fin
Le 5 août dernier
au matin, quatre chatons sont nés.
Expérimentée, Malinka a facilement et rapidement mis ses bébés au monde.
Elle a choisi le fond d'un placard du dressing.
Attentive à ses besoins, je lui ai préparé un nid douillet et je l'ai surveillée,
la caressant beaucoup en lui parlant doucement.
Les chatons
c'est comme le vélo ou la fondue, ça ne s'oublie pas !
Les gestes mille fois répétés :
prendre le chaton encore mouillé, vérifier son sexe, sa couleur et le peser.
Tout le matériel était prêt :
désinfectant, paire de ciseaux, balance, fiche et stylo... surtout ne rien oublier !
Les naissances peuvent parfois être longues, mais, ce matin-là, les chatons ont rapidement
été au sec et au chaud contre le ventre maternel, à téter goulûment.
La routine
des premiers jours s'est installée :
pesage tous les matins, à la même heure, aucune complication, pas de chatons à nourrir au biberon.
Déjà balèzes à la naissance, les petiots prennent régulièrement du poids, les yeux commencent à s'ouvrir et les oreilles à se décoller.
On commence à discerner les caractères :
il y a celui qui gueule quand on le manipule, d'autres déjà curieux des allées et venues...
Le temps de la réflexion
Je suis comme Malinka, heureuse de ces chatons !
Je me retrouve vautrée, béate, à les caresser, eux et leurs mères.
"Leurs mères", parce que Roxanne, ma Sibérienne noire, a décidé de jouer les petites mamans et ne décolle pas du nid et des bébés.
Cela arrive fréquemment chez les chattes.
Souvent aussi, quand elles ont leurs chatons en même temps, elles se les partagent, les mélangent et les nourrissent sans distinction !
Bref.
Le temps de la réflexion, donc.
C'est le soir
assise devant mon bassin de jardin, contemplant les nymphéas et les vanilles d'eau, cherchant du regard le petit locataire, un triton, et avec un verre de bon vin rouge, que je me laisse aller à la réflexion.
Notre chalet, niché dans son coin de forêt, est un parfait havre de paix. Tranquille et calme.
Gentleman farmers en herbe, il nous a fallu cependant mettre la main à la pâte : jardinage, tailles, fauchage et tontes, entretien, nettoyages, soins aux bêtes diverses et variées, bûcheronnage, déneigement...
Les années passant, on en vient à imaginer une vie moins laborieuse, un autre décor aussi.
Deux voyages à New York
et je retrouve avec bonheur le monde urbain.
Bien qu'appréciant le calme du chalet, j'ai besoin d'animation, de bruit, de voir des gens, de m'asseoir à une terrasse, d'entrer dans une librairie, de déambuler des journées entières mon Nikon à la main.
J'ai été photographe animalière pendant des années.
En cela les années au chalet m'auront offert mes plus belles photos animalières et mes plus
beaux moments avec les renards.
J'ai eu la grande chance d'être invitée à un stage auprès d'un grand photographe, Olivier Föllmi.
Nous devions, entre autre, trouver notre "signature", savoir qui nous étions comme photographes.
J'aime photographier les chats.
Je suis un "chatographe", terme du 19è pour désigner des photographes amoureux des chats.
De plus en plus intéressée par la "street photo", concilier les deux, photo urbaine et chats, me tente de plus en plus.
Clap de fin
A bien y réfléchir, la décision de mettre un terme à Nikopol aura rapidement été prise.
Malinka a 9 ans et il est temps de la mettre en retraite.
Toast et Roxanne ne concrétisent pas. Retraite également.
Clap de fin.
Stériliser tout ce beau monde va aussi apaiser les esprits.
Moins de travail au quotidien, plus de sérénité , la possibilité pour moi de mener à bien
mon projet photographique "Urban cats".
Mon cher et tendre pourra souffler lui aussi.
Clap de fin.
Je suis fière et heureuse de clore mon élevage sur une belle note.
Quatre beaux chatons.
Des chatons de A à Z, j'aurais fait tout l'alphabet !
Cerise sur le gâteau, Zazouille, la petite Écaille de tortue, est réservée par une amie, cliente de la toute première heure, puisqu'elle m'a pris, en son temps, Aïsha, de ma toute première portée...